lundi 28 février 2011

Loon talk

Pas d'observation ni de photos cette fois-ci, seulement un émoi à partager.

Chants de Plongeon imbrin, qui touchent à la fois ma sensibilité ornitho, musicienne et évoquent un de mes plus vieux souvenirs naturalistes : le passage exceptionnel d'un Plongeon à bec blanc à l'étang de Lindre (Moselle) en... décembre 1983. J'avais à peine plus de 4 ans mais je me rappelle ce temps tout à fait lorrain, la dalle en béton sur laquelle nous étions pour l'observer. Aussi ce bonbon à la menthe offert par un ornithologue hollandais, que j'acceptai et mangeai par politesse alors que je n'aimais pas ça.

Bref, il s'agit ici de l'imbrin (Common Loon en anglais), qui reste encore la dernière coche en atttente sur la première page de mon vieux Heinzel, oiseau emblématique du Canada et par ailleurs vocaliste microtonal et infiniment mélancolique. Écoutez vers 18', on dirait du Morton Feldman, c'est à pleurer...


(cliquer sur l'image pour le lien, les liens de téléchargement sont en bas du post)

samedi 26 février 2011

Initials BB (Beirut Birding)

Beyrouth. Rebutante, ses rares espaces verts étouffés par les constructions ignobles, ce n'est pas a priori ici que l'on rêve de venir traîner avec son exemplaire de Birds of the Middle East et une paire de jumelles. Et pourtant...

Bulbul d'Arabie, Prinia gracile et Tourterelle maillée sont les oiseaux les plus communs, avec les merles et les moineaux.
Bulbul d'Arabie
Tourterelle maillée
Prinia gracile
Depuis le balcon que le Prinia visite chaque matin et où niche un couple de Tourterelle maillée, on peut aussi voir et entendre Rougegorge familier et Pouillot véloce. Le Souimanga de Palestine présent cet hiver est visiblement déjà reparti plus au sud.

Au centre de Beyrouth, à côté de l'hippodrome, existe un espace vert intéressant, le "Bois des pins", en cours de reboisement après sa destruction dans les années quatre-vingt. D'une superficie d'environ trente hectares, il n'est ouvert qu'au compte-gouttes aux retraités du quartier et à quelques personnes munies d'une autorisation. Il nous faudra trois jours pour obtenir la nôtre, au terme d'un jeu de piste administratif et relationnel typiquement libanais.

Une fois à l'intérieur, bien que cerné par des axes de circulation assourdissants  (notamment le rond-point Tayouneh), on est frappé par la quiétude inhabituelle du lieu. À l'entrée, plusieurs Martins tristes (ou Mainates d'Inde) se font entendre. Issus de captivité, une petite colonie de quelques dizaines d'individus est présente ici.
Martin triste
Les couples chantent souvent ensemble, comme celui-ci, perché sur un panneau solaire : l'un commence (la femelle ? ) par une sorte de trille, sur laquelle l'autre vient immédiatement poser une ligne plus flûtée, en phrases répétées de quelques secondes.
Martin triste
La Tourterelle turque abonde ici, alors qu'elle est curieusement absente des autres jardins de la ville. Au centre du triangle que forme le parc, un espace plus ouvert, la "maison verte" sert de pépinière. De nombreuses espèces y sont facilement visibles. Bien sûr, Prinia gracile et Moineau domestique.
Moineau domestique et Prinia gracile
Un couple de Tarier pâtre se fait admirer timidement.
Tarier pâtre - couple
Tarier pâtre ♂
Une bande de verdiers et de moineaux.
Verdier d'Europe et Moineau domestique
Quoique l'endroit semble épargné par les Perruches à collier*, un autre psittacidé, très certainement échappé de captivité, se fait rapidement entendre et voir : un Perroquet youyou !
Perroquet youyou
Perroquet youyou
Entre deux petites averses (notre capital beau temps a hélas été épuisé durant le temps nécessaire à l'obtention de l'autorisation), une bande d'hirondelles survole le parc. Principalement des fenêtre mais aussi deux rousseline.
J'aperçois plus tard ce qui me semble être un Pouillot fitis (pas plus de quelques secondes et pas un son, mais c'était très jaune...).
Pouillot fitis
En cette saison, d'importants dortoirs de laridés se forment le soir à une centaine de mètres de la pointe de Beyrouth. Principalement des Mouette rieuse mais aussi quelques goélands. Faute de longue-vue, de temps et de courage, je n'y ai pas vraiment mis le nez.

Enfin, un regret : pas encore d'observation de rapace à Beyrouth... Il y aurait pourtant de quoi accueillir quelques Éperviers d'Europe ou à pieds courts, voire un couple de pèlerins sur les ruines du Holiday Inn. Ça, ça aurait vraiment de la gueule !

(*) On peut néanmoins voir la Perruche à collier sur Raouché, derrière l'American University of Beirut. Un couple de Martin triste y niche aussi, dans un nichoir installé près du phare.

jeudi 24 février 2011

Rendez-vous manqué avec les migrateurs

Le Liban est un pays compliqué pour le naturaliste. Les affres de la guerre, l'urbanisme frénétique et désordonné, le génie civil sauvage, l'attitude délétère des libanais vis-à-vis de l'environnement et leur goût immodéré pour les armes à feu et la chasse de plaisance ont de quoi faire déprimer même le plus enthousiaste des ornithos. 

Paradoxalement (un de plus), c'est en le fréquentant, en diverses saisons et depuis plusieurs années, que le goût de l'observation m'est peu à peu revenu. La promesse d'un pays petit mais aux biotopes très divers (mer, lagunes, plaines, montagnes jusque 3000m, etc.), de plus sur la route des migrations entre l'Europe et l'Afrique (et vice-versa), et quelques observations, d'abord fortuites, suffisent à chaque fois à me ragaillardir et à sortir de ma léthargie citadine.
Et je suis encore très loin d'avoir pu visiter tous les lieux intéressants du pays, certes à peine grand comme deux départements français, mais où les déplacements hors des villes sont toujours un peu compliqués, voire extrêmement suspects lorsqu'on est grand, blond, qu'on trimballe une paire de jumelles et/ou un appareil photo avec téléobjectif et qu'on parle mal l'arabe. 

Ce court séjour fin février était l'occasion de tenter ma chance pour observer des vols migratoires de rapaces et autres grands oiseaux, visibles dans les montagnes ouvertes du Metn, par exemple. Rien dans le ciel ce jour-là, à part cette Buse féroce typique, le rapace le plus abondant des montagnes libanaises avec le Faucon crécerelle.
Buse féroce
Une autre occasion se présente, lors d'une journée passée aux environs de Tannourine et Laqlouq, entre 1500 et 1800 mètres d'altitude. L'hiver a été très doux et le peu de neige tombée cette saison a déjà bien fondu. En octobre dernier, on y a vu un vol de Grues cendrées, mais rien dans le ciel cette fois-ci. Un Renard roux au dos très gris détale à notre passage sur la route.
Renard roux
Renard roux
En fin d'après-midi, nous sommes au gouffre de Balaa, curiosité géologique dans laquelle s'engouffre un cours d'eau saisonnier et qu'enjambe un pont naturel. Aux alentours, seulement des passereaux : Mésanges charbonnières et noires, Troglodytes, Merles, Pinsons des arbres en grand nombre et Chardonnerets élégants. Un cri, trois syllabes claires et brèves qui me font penser à un cri de mammifère, se fait entendre plusieurs fois sans dévoiler son origine.
Le gouffre de Balaa
Le gouffre de Balaa
Je devrai patienter jusqu'à mon retour, en avril si tout se passe bien, pour la saison faste.

mercredi 23 février 2011

Ornitho en maillot

Un bon 23°C (à l'ombre) et un soleil radieux en plein février. Bienvenue au Liban. Quelques heures au bord de la piscine de plein air, de quoi prendre quelques couleurs, mais pas sans les jumelles et l'appareil photo. Il n'est pas rare de voir quelques rapaces survoler le coin... Vue imprenable sur la banlieue est de Beyrouth.
C'est donc en maillot de bain que je vois mes premières hirondelles de l'année (de fenêtre). Des chardonnerets survolent la piscine en petits groupes et, à quelques dizaines de mètres, une femelle de Rougequeue noir va et vient. Je m'approche un peu et lui tire le portrait à distance.
Rougequeue noir ♀
Alors que je l'observe depuis une dizaine de minutes et qu'elle est perchée devant un pan de mur, je la vois entr'ouvrir le bec plusieurs fois sans émettre aucun son. Puis elle se penche en avant et laisse échapper des petites masses noires de son bec, sans que je ne l'aie vu ingurgiter quoi que ce soit - de cette dimension au moins - dans les minutes précédentes.
Rougequeue noir ♀ en pleine régurgitation

Puis, pas plus émue que ça, elle retourne à son activité favorite : la lévitation.
Rougequeue noir ♀ en pleine lévitation
Je m'attarde ensuite sur un Bulbul d'arabie (espèce très commune dans tout le pays - voir note à venir sur les oiseaux Beyrouthins) qui picore dans une haute haie.
Bulbul d'Arabie

Un autre passereau vient lui voler la vedette : un mâle de Fauvette mélanocéphale*, ma première observation dans le pays (et tous lieux confondus d'ailleurs) !
Fauvette mélanocéphale ♂
Fauvette mélanocéphale ♂
Comme le dit très certainement un proverbe syrien : Coche en maillot... euh, j'ai oublié !

(*) : la Fauvette mélanocéphale - Sylvia melanocephala s'appelle "Sardinian Warbler" en anglais, tandis que la Fauvette Sarde - Sylvia sarda, endémique à la Sardaigne, est appelée "Marmora's Warbler". À force de tout appeler "Warbler", nos amis anglophones se seraient-ils emmêlé les pédales ?

jeudi 17 février 2011

No comment

Après avoir passé deux heures à chercher comment poster un commentaire sur mon propre blog, plus vraiment la patience d'écrire quoi que ce soit de construit.
Alors, pour faire patienter mes innombrables lecteurs, un jeune étourneau au bec particulièrement coloré et au beau plumage contrasté croisé il y a quelques jours aux Tuileries.
Étourneau sansonnet
Et comme la journée n'a pas été complètement improductive et qu'on a même eu droit à un peu de soleil, un mâle chanteur de Mésange charbonnière.
Mésange charbonnière
Un Accenteur mouchet s'est enhardi au point d'émettre un son (ci-dessous, photo d'un juvénile). Le printemps n'est plus très loin.
Accenteur mouchet

samedi 12 février 2011

Cristatus : 2 - Visiteurs : 0

Nouveau passage à Montsouris. Un troglodyte remarque mon manège et se perche bien haut pour pousser son cri d'alarme.
Troglodyte mignon
Tu veux ma photo ?
Je pars à la recherche de la Mésange huppée aperçue la dernière fois. Je croise plusieurs fois une petite bande de Mésange à longue queue. De bonnes vieilles europaeus, cette fois.
Mésange à longue queue
Mésange à longue queue
Enfin ! voici une huppe et quelques rectrices de Parus cristatus. Hélas elle s'échappe à nouveau. Je tombe aussi sur sa cousine Parus ater (Mésange noire) qui me réserve le même accueil glacial. Après plusieurs traversées des voies de RER, je retrouve la petite huppe blanche et noire, mais haut dans les conifères, il pleut... c'est nul.
Mésange huppée
Un peu plus tôt, sur le petit lac, un groupe d'Oie à tête barrée (férales) se donnait en spectacle après avoir fait plusieurs passages aériens tonitruants au-dessus du parc.
Oie à tête barrée juvénile

Oie à tête barrée
Leur copine la Bernache nonnette fait des trucs bizarres avec son cou, tandis qu'un peu plus loin une jeune mouette rieuse tente d'impressionner les poules d'eau avec quelques mouvements de Tai-chi.
Bernache nonnette
Banzaï !
Les Cygnes noirs préfèrent déchirer des lambeaux de plastique. L'un d'eux a aussi une patte en l'air, d'ailleurs. C'est la Montsouris' Touch.


dimanche 6 février 2011

Garde les gros morceaux pour plus tard

Petit air printanier aux Buttes Chaumont. Histoire de ne manquer de rien, une Sittelle torchepot cache des petits bouts d'une substance non identifiée dans les recoins d'un tronc. Aucune idée de ce qu'étaient ces pétales blanc jaunâtres (je n'ai pas goûté), mais elle n'a pas laissé l'accenteur s'en approcher.

Sittelle torchepot
Sittelle torchepot
Sittelle torchepot
Sittelle torchepot