mardi 20 décembre 2011

Enfin l'Eider !

Vexé de n'avoir pas vu l'Eider à Créteil hier, alors qu'il y est toujours signalé ce matin, j'y retourne. Le temps est nettement plus clément. Quelques bons degrés en plus et même une éclaircie de temps en temps.

Petite hésitation en arrivant au lac. J'ai l'intuition que l'oiseau fréquente les abords du rebutant bâtiment administratif aux vitres cuivrées, que je crois fermés aux piétons. À tort visiblement, puisque voilà un jogger qui longe la berge et passe la grille. Je jurerais qu'elle était fermée hier !

Je m'engage, ravi, sur le petit chemin et après cinquante mètres voilà l'oiseau. Bon ! 

Le sourcil blanc et la poitrine plutôt claire : il s'agit bien d'un jeune mâle. On est loin du plumage nuptial éclatant du mâle adulte, mais le profil est caractéristique.

Eider à duvet ♂ 1H
 


 

Le température douce me permet de rester l'observer un bon moment sans grelotter. Je guette les moments où la combinaison proximité - position - éclairement est optimale. Malheureusement il est difficile d'avoir les trois paramètres en même temps.

Un peu plus loin, la petite femelle de Canard à collier noir est toujours là. Trop de Bernaches et de Cygnes sur la rive, elle prend le large et pousse des petits cris à deux tons évoquant un peu celui de Sophie la girafe.

Canard à collier noir

En face, près des roseaux au bord de l'île, un Garrot à œil d'or, type femelle. Il est un peu loin pour déterminer s'il s'agit d'un jeune ou d'une femelle. Il finit par disparaître. Toujours est-il qu'il s'agit peut-être de l'individu (jeune mâle) ayant stationné quelques jours Canal Saint-Martin, il y a à peine un mois. Voici quelques photos que j'avais prises, par un bel après-midi d'automne.

Garrot à œil d'or imm




Une fois encore, moins spectaculaire que le mâle adulte, mais les occasions d'observer ces espèces dans d'aussi bonnes conditions sont rares.

lundi 19 décembre 2011

Picodrome se reprend

Bergeronnette de Yarrell

Cette Bergeronnette de Yarrell rappellera peut-être des souvenirs à mes plus fidèles lecteurs... S'il en reste encore, après deux mois sans nouveau billet !

Voici le moment de sortir de ma torpeur hivernale et de vous présenter mes plus plates excuses pour cette longue absence. Rassurez-vous cependant, elle ne traduit aucun désintérêt à votre égard, disons simplement que d'autres (pré)occupations auront pris le dessus ces derniers temps. D'ailleurs, j'ai au fond de mon disque dur un certain nombre de photos et d'observations à publier : la seconde partie de mon séjour au Mexique, un séjour au Liban fin octobre... Patience !

Revenons à cette malheureuse Bergeronnette, dépourvue de doigts à la patte droite. Pour compléter l'impression de déjà vu, regardez bien le pavage sur lequel elle évolue, au bord de l'eau. Il s'agit bien des berges du bassin au jet d'eau du Lac de Créteil. Et l'observation attentive de la photo que j'avais prise il y a presque un an au même endroit confirme mon intuition qu'il s'agit là du même oiseau observé alors : pas de doigts non plus à la patte droite ! Ce détail m'avait complètement échappé, comme il aurait pu m'échapper aujourd'hui sans les photos. L'oiseau ne semble éprouver aucune gêne de son handicap et marche comme n'importe quelle bergeronnette.

Bergeronnette de Yarrell

Il s'illustrera aussi par son vol et ses cris d'alarme au passage d'un mâle d'Épervier d'Europe. Sans trop savoir si c'est plutôt l'Épervier qui suit ou la Bergeronnette qui le précède, je les observe une bonne minute au-dessus du bassin avant qu'ils ne prennent leurs distances.

Épervier d'Europe et Bergeronnette de Yarrell


Au fait, qu'allais-je bien faire au Lac de Créteil par ce froid de canard ? Chercher, en vain hélas ! l'Eider à duvet signalé là deux jours auparavant et par la même occasion les Canards souchets signalés la veille. De ce côté-ci, la sortie est à marquer du sceau de l'échec. Seulement ce Canard à collier noir, échappé de captivité, pour apporter un peu de nouveauté et cette femelle de Nette rousse pour compléter le flashback. Pas même un milouin, il faudra bien se contenter à part cela des espèces les plus courantes.

Canard à collier noir

Nette rousse

Cygne tuberculé imm.
Pigeon domestique en plein bain de siège
Bernache du Canada
Un Grand Cormoran tente par tous les moyens d'avaler le fruit de sa pêche : un Chevesne (?) bien trop gros pour son gosier. Il finira par abandonner, certainement pour son plus grand bien. Un scène amusante comme seuls les oiseaux pêcheurs, de nature ambitieuse, savent nous gratifier.


Grand Cormoran

Je termine avec une photo prise deux jours plus tôt d'une espèce nouvelle pour ce blog : une Grive mauvis dans les platanes du Lac Daumesnil, sous un ciel encore bleu. Pas terrible, mais il s'agit de ma première observation de l'espèce à cet endroit (un groupe d'une vingtaine d'individus entre platanes et conifères à la pointe de l'île de Bercy).

Grive mauvis

mercredi 19 octobre 2011

Au cœur des Chiapas

Les mayas ont une peur viscérale des appareils photo. Je n'ose sortir le mien qu'à l'intérieur de San Cristobal de las Casas, où nous logeons. La petite ville pittoresque est suffisamment gringo-isée entre les intarissables touristes et les abondants néo-hippies qui y ont élu domicile et qui concorrencent déloyalement l'artisanat local.

Dommage, il y a des photos qui se perdent : Junco aux yeux jaunes notamment à San Juan Chamoula, ainsi que ces Bruants chingolos, au registre vocal varié, qui chantent sous le radieux soleil matinal. Il faudra se contenter des photos prises l'après-midi, souffrant d'un des ciels les plus ténébreux d'avant-orage que nous ayons connu. Voilà donc ces fringilles qui ont pris la place qui était celle des Roselins familiers à Oaxaca ou Puebla :

Bruant chingolo - Rufous-collared Sparrow
 


La balade, un peu au hasard, dans la ville, qui nous mène finalement au "jardin botanique" (sorte de friche boisée à flanc de colline, à l'Ouest de la ville), est néanmoins l'occasion de cocher mon premier trochilidé (colibri). Non que ce soit le premier croisé, mais ce Saphir à oreilles blanches est le premier à se poser et à se laisser identifier. Pas de photo, n'en demandez pas trop. 

Commun, le Tohi tacheté et très fort à cache-cache. Voilà à peu près tout ce que j'ai pu tirer de lui.
Tohi tacheté - Spotted Towhee

À part ces deux-là : Moucherolle des Coues (entre autres Gobemouches non identifiés), de nombreux gros papillons, des anisoptères bleus et bruns, un Troglodyte non identifié. Le jardin botanique est infesté de chenilles en tous genres. En redescendant vers la ville, nous croisons un imposant Papillon-Deuil (Black Witch Moth), mauvais présage selon certaines cultures s'il rentre chez vous.


Papillon-deuil

En ville, de très nombreuses Hirondelles rustiques qui nourrissent. That's all folks !

Hirondelle rustique

mercredi 12 octobre 2011

Cañon del Sumidero

Le lendemain de notre longue route à travers bois, peu de kilomètres à faire entre Tuxtla Gutierrez et San Cristobal de las Casas. On prévoit dans la journée la visite du Cañon del Sumidero et celle du parc naturel du même nom, qui s'avérera hélas être fermé. Nous nous contenterons donc de cette heure et demie à bord d'un frêle esquif, en compagnie d'une dizaine d'autres touristes. 

Mon 300mm dans la manche de mon K-Way pour éviter qu'il ne prenne l'eau, nous voilà partis à toute blinde dans ce canyon creusé par le fleuve Grijalva et dont la hauteur totale (parties émergées + immergées) est annoncée par notre guide à mille mètres. Il semblerait cependant que cette hauteur soit un peu exagérée. Le site n'en reste pas moins majestueux. 

Les premiers oiseaux n'ont pas attendu le bateau pour être observés : l'embarcadère est fréquenté par quelques-unes de ces magnifiques Hirondelles des mangroves aux reflets verts. Ne tardent pas à passer quelques Dendrocygnes à ventre noir et les premiers Cormorans vigua

Hirondelle des mangroves - Mangrove Swallow
Hirondelle des mangroves - Mangrove Swallow
Dendrocygne à ventre noir - Black-bellied Whistling Duck

Cormoran vigua - Neotropic Cormorant
L'un des arguments touristiques majeurs du site est sa population de Crocodiles américains, que nous avons l'occasion de voir de très près. Finalement, ils ont l'air assez inoffensifs... c'est en tout cas ce qu'a l'air de penser ce chevalier grivelé qui vient se nourrir sous leur nez. 



Chevalier grivelé - Spotted Sandpiper


Le spot le plus faste côté oiseaux est certainement cet étranglement qui retient une quantité impressionnante de détritus charriés par le fleuve. Une véritable île flottante faite de déchets d'origine humaine et végétale où viennent se nourrir un grand nombre d'échassiers : Aigrette neigeuse, Grande Aigrette, Bihoreau gris, Aigrette bleue, Grand Héron. Malgré la vitesse réduite, l'hélice de notre barque ne ressort pas indemne de cette nappe...

Grand Héron - Great Blue Heron
Bihoreau gris - Black-crowned Night Heron

Aigrette neigeuse - Snowy Egret
Aigrette bleue - Little blue Heron
Aigrette bleue - Little blue Heron
Grande Aigrette - Great white Egret
Aigrette neigeuse - Snowy Egret

Évidemment, l'oiseau le plus représenté est l'Urubu noir, dont les talent d'éboueur sont fortement mis à contribution à cet endroit. Il en a même un qui s'attaque à la dépouille d'un de ses partenaires.

Urubu noir - Black Vulture
Urubu noir - Black Vulture

Urubu noir - Black Vulture
Urubu noir - Black Vulture
Un peu plus loin, le canyon s'élargit avant le barrage Chicoasén. C'est ici que l'on trouve de nombreux Pélicans bruns, ainsi qu'une colonie importante de Cormorans vigua. Pris d'une frénésie collective d'origine inconnue, un groupe d'environ deux cent individus longe les rives de la retenue d'eau.

Pélican brun - Brown Pelican
Pélican brun - Brown Pelican
Pélican brun - Brown Pelican
Pélican brun - Brown Pelican
Cormoran vigua - Neotropic Cormorant
Pour compléter les observations, un vol de trois couples de perruches non identifiées, un Martin-Pêcheur à collier et deux Singes-araignées contactés de loin. Dommage tout de même que nous n'ayons pu explorer les hauteurs du parc national.

À signaler par ailleurs à Tuxtla : une colonie d'Étourneaux sansonnets et des Quiscales à longue queue en nombre, qui nous survolent en rase-mottes à l'approche de l'orage de la mi-journée.